Nous prenons la direction de Lima. Ce changement de programme me plonge dans les guides et les cartes: autant en profiter pour découvrir de nouveaux trésors. Au Pérou, ce n'est pas difficile: différentes civilisations ont laissé leurs empreintes. La richesse archéologique de ce pays est impressionnante.

Pour nous rendre à Lima, nous passons par: Abancay, Puquio, Nazca, Ica et Chincha Alta . Nous partons de Cuzco à 3400 mètres d'altitude et passons ensuite par l'altiplano à 4500 mètres. Nous retrouvons les paysages andins typiques: cactus; camélidés, maisons en adobe et en pierres, les toits en paille... Nous fêtons l'anniversaire de Leïa dans la voiture tous les 4. Il fait trop froid pour souffler les bougies dehors... Beaucoup de routes sont en travaux et nous sommes admiratifs face à l'efficacité de la DDE locale: tout est mis en place pour qu'il y ait un maximum de sécurité pour les usagers. Nous sommes impressionnés.

Après cet épisode andin, la descente vers la côte est nécessaire pour rejoindre Lima. Le désert nous accueille et il fait vraiment très chaud: la différence de température nous assomme littéralement.

Sur la côte, les décors sont différents mais les gens aussi. La culture andine est la plus emblématique du Pérou: celle qui est véhiculée par les dépliants touristiques. Mais le Pérou ne se limite pas à cela. La différence est palpable: les vêtements; l'alimentation, l'artisanat, les habitations diffèrent énormément.

Nous tentons d'arriver à Lima le plus rapidement possible pour obtenir de nouveaux papiers. Cette ville est tentaculaire, comme beaucoup de capitales, mais finalement, nous trouvons un hôtel pour routards dans le quartier Miraflores: Hichhikers. Nous pouvons y stationner la voiture. Nous bénéficions de tout le confort tout en dormant chez nous: salle de bain, tables, ping pong, internet, TV... Cette solution est idéale pour nous éviter de tout sortir de la voiture, tout en dormant dans nos lits douillets et en profitant des infrastructures... Les filles sont ravies ! Elles abusent de la TV pendant que nous utilisons internet.

Depuis le vol de nos papiers, nous sommes méfiants: nous faisons vraiment attention à l'endroit où nous stationnons; nous vérifions plusieurs fois la fermeture des portes... Cette attitude est loin d'être confortable... Voyager en se demandant quand on va se faire voler n'est pas dans notre état d'esprit...

Dès le lendemain, nous sommes à l'ambassade. Nous faisons la connaissance d'un personnel très compétent: nos passeports d'urgence sont faits en 2 heures. On nous donne de très bons conseils en nous relayant auprès de la préfecture du Bas Rhin pour obtenir un duplicata de la carte grise. Ils contactent également les instituts Pasteur de Paris et Casablanca afin de vérifier les vaccins et nous établir des duplicatas. Nous nous occupons également des démarches auprès des autorités locales: l'immigration pour avoir d'autres tampons d'entrée au Pérou. Mais également les douanes pour obtenir un duplicata de l'autorisation de séjour du véhicule. Nous nous rendons également à l'ambassade de Bolivie afin d'avoir des renseignements sur les conditions d'entrée dans ce pays sans carte grise... Nous arpentons les couloirs des administrations locales. Contrairement aux apparences, nous avons en face de nous un personnel efficace. Les démarches sont faites dans un délai raisonnable. Le plus dur a été de joindre et d'obtenir des réponses de la préfecture du Bas Rhin... Dans ce cas précis, heureusement que le personnel de l'ambassade nous soutenait!

Tout en gérant toutes ces démarches, nous nous baladons en ville... Les filles découvrent l'Alliance Française à 10 mn de l'ambassade. Retrouver une vraie bibliothèque avec des livres, des revues, des BD est un réel plaisir pour elles. Le bus et le taxi à Lima resteront également des souvenirs marquants du voyage! Nous sommes quand même tombés sur un chauffeur de taxi presque aveugle freinant à chaque ombre de lampadaire les prenant pour des dos d'âne; et fonçant sur les dos d'âne car il ne les voyait pas! Quant aux bus, la façon dont les rabatteurs crient et appellent les clients pour remplir les fourgonnettes est un vrai spectacle en soi!

Nous repartons de Lima en ayant fait le maximum. Quant à savoir si les douaniers vont se suffire de copies certifiées conformes... Advienne que pourra comme dirait l'autre...

Nous empruntons de nouveau la côte et nous dirigeons vers la « Reserva nacional de Paracas ». Cette réserve est une zone désertique avec quelques lagunes et surtout de superbes dunes. Il est possible de s'y balader en prenant les nombreuses pistes et d'y dormir librement. Les couleurs au coucher du soleil sur le sable et la côte sont chaudes et chaleureuses. Nous nous perdons dans le parc car évidemment il n'y a aucun panneau pour nous aider et nous n'avons pas choisi les pistes les plus directes. Nous croisons des pêcheurs vivant dans de sommaires cabanes et nous donnant quelques indications. Ce parc est vraiment un bijou et il mériterait de s'y attarder plusieurs jours.

Après le parc de Paracas , nous passons par la ville d'Ica. Nous voudrions visiter le « museo regional ». Les bâtiments sont vieillots malgré les très belles pièces qu'il abrite. Nous découvrons des objets des civilisations Nazca, Paracas, Incas, c'est à dire celles qui ont influencé cette zone côtière du sud du pays. Nous sommes admiratifs face aux poteries, aux tissus funéraires, aux momies. Il y a un quipu ou corde à noeuds servant à la comptabilité des incas. Nous apprenons plein de choses. Certaines pièces sont remplacées par des reproductions car un vol a privé le musée de plusieurs de ses plus beaux objets . A cette occasion: les chiens de garde et le gardien du musée avaient été tués. Les « Huaqueros » ou pilleurs de tombes sont nombreux et puissants au Pérou. Ils n'hésitent pas à utiliser les gros moyens afin de dénicher des pièces rares à vendre sur le marché international. Ils parviennent parfois à trouver des sites archéologiques d'importance avant les archéologues. Cette visite a plu à toute la famille.

Sur la route, Nazca se trouve juste après Ica mais nous ne verrons pas les lignes en avion: des accidents sont signalés chaque année et l'ambassade nous a mis en garde. Nous montons néanmoins sur le mirador mais on ne distingue pas grand chose.

Nous nous dirigeons ensuite vers la nécropole de Chauchilla. Nous arrivons de nuit et les lieux sont complètement déserts. Au petit matin, nous découvrons les momies dans leurs sépultures à quelques mètres de nous! Manifestement elles n'intéressent plus personne car elles ne sont pas du tout protégées... Nous sommes seuls pour profiter de ce lieu un peu bizarre... Nous sommes toujours dans un paysage désertique. Les momies sont nombreuses; protégées par des tissus et entourées de poteries bien abimées. De petits ossements parsèment le sol. L'endroit est quelque peu surréaliste mais il n'est pas lugubre pour autant.

Depuis la nécropole, nous continuons à longer la côte sans nous arrêter pour des visites. Nous roulons pour arriver à La Paz le plus rapidement possible. Les distances ne sont pas forcément très importantes, la route n'est pas mauvaise non plus mais il y a beaucoup de circulation, notamment des camions et nous n'avançons pas vite. Nous passons Camana et entamons de nouveau l'ascension de la puna. Sans nous arrêter à Arequipa, nous nous dirigeons vers le lac Titicaca. A Juliaca, les filles repèrent des jeux impressionnants: le Tobosaurio. C'est une structure immense sur laquelle de nombreux tobogans vertigineux ont été installés. Elles sont folles de joie : après plusieurs jours de route, cela leur fait du bien. De Juliaca, nous passons à Puno sans nous arrêter non plus. Durant ces gros jours de route, nous roulons jusque tard pour avancer un maximum. Nous nous arrêtons donc à la nuit, le plus souvent dans des stations services sordides où nous sommes en sécurité mais qui ne sont pas franchement bucoliques...

Quand nous longeons le lac Titicaca, nous sommes émerveillés par la beauté des lieux et nous sommes vraiment déçus de ne pas en profiter davantage. Ce lac est un lieu sacré depuis la nuit des temps. Nous comprenons aujourd'hui pourquoi : ses abords sont tous cultivés et de nombreux animaux domestiques paissent ; les paysans y sont nombreux et les villages également. Ce lac est synonyme de fertilité: il procure le poisson; il fertilise les terres. Il est source de vie pour tous ces gens. Voilà pourquoi il est tant choyé par les indiens. Ces rives enserrées par les montagnes se reflétant dans l'eau nous appellent. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de traîner. Nous reviendrons au Pérou et prendrons le temps d'observer, visiter, discuter. Nous sommes terriblement frustrés de ne pas avoir profité davantage de ce pays.

Le compte à rebours est définitivement installé dans nos têtes: nous sommes obligés de prévoir le nombre de km qu'il nous reste ; les étapes souhaitées... C'est désagréable. Jusqu'à présent nous nous laissions portés sans compter, au gré de nos envies. Aujourd'hui, ce n'est plus possible... Une petite horloge se met en route pour nous rappeler que le retour est programmé. Elle fait maintenant partie du voyage...

Vidéo : La descente de Paracas

Toutes les photos

Avril 2010 : Un petit détour vers Lima et retour par la côte avant la Bolivie ...

 
     


Glace d'anniv pour les 8 ans de Leïa

   

Graffiti à Hitchhiker
   

Repas du soir
   

Paracas
 

La descente où tout le monde descend !
 

 


Nasca, les lignes
   

Momies de Chauchilla

 

   
   

Tobosaurio de Juliaca
   

Au bord du Titicaca
   
     
     
     
     
     
     
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